Pop Montréal 2020 | Lido Pimienta ouvre ses portes à une nouvelle génération de musiciens canadiens

Pop Montréal vous présente Lido Pimienta, une pop-art latine aux paroles valorisantes et socialement engagées

La performance en tête d’affiche de Lido Pimienta a annoncé la fin du festival Pop Montréal de 2020, et dans un sens, la fin de l’été, bon sang, c’était la fin de la vie telle que nous la connaissons. Le début de l’automne, et le préambule d’un nouveau type de désaffection saisonnière appelée alerte rouge. Si la danse était autorisée, nous aurions tous été sur la piste ce soir-là, en train de transpirer, de nous frotter les mains et de toucher des inconnus et des amis, de créer des tensions et de forger des relations entières sur la piste de danse.

Mais comme nous le savons tous, une telle exubérance appartient au passé. Venez, venez, mesdames, messieurs et enfants de tous âges, régalez vos yeux et vos oreilles avec les styles musicaux de Lido Pimienta dans un monde devenu voyou avec le « Rona ».

La tête d’affiche de Pop-Montréal à 21h le samedi soir au Le Rialto Theatre a été une façon amusante et fantastique de terminer la partie live du festival. Pour mémoire, Pop a quand même proposé des friandises à déguster le dimanche, mais elles étaient toutes en ligne. Lido apparaît comme une artiste, gentille et un peu étrange ; jeune, honnête, innocente, ouverte et généreuse. Elle est comme une Bjork hispanique, artistique (af) et ne laisse jamais les apparences se mettre en travers de la vérité. La Colombienne basée à Toronto a remporté le Polaris Music Prize en 2017 et est depuis en mission à travers le pays pour dominer le monde.

Sa saveur afro-colombienne de synth pop est contagieuse. Ses influences sont une myriade d’arrangements de percussions complexes complétant une voix jeune, angélique et aérienne. C’est tout ce que l’on peut espérer d’une artiste enracinée dans ses origines. Ce mariage parfait de mélodie espagnole et de rythme africain.

Dans le monde d’après Covid, des sacrifices doivent être faits, c’est pourquoi Pimienta n’a pas été autorisée à amener son groupe au complet et nous n’avons pas pu assister à l’intégralité de son spectacle. Nous n’avons jamais pu voir l’interaction entre le leader et l’unité, les liens subtils qui s’établissent entre le commandant, l’équipage et les parentes musicales. Ce à quoi nous avons assisté était une affaire introspective. Un set enjoué, avec une artiste qui n’a pas peur d’afficher son cœur sur sa main. Elle a parlé d’être une mixeuse de son dans une industrie masculine, elle a parlé de la fierté et des difficultés d’être une mère célibataire en tournée.

C’était elle et ses machines à rythmes, ses mixeurs et ses pédales à boucles qui tissaient une ambiance unique et savoureuse. Un petit goût des Caraïbes lors d’une chaude soirée de fin d’été à Montréal.

Cette semaine, la province force une fois de plus une génération à se cacher sous alerte rouge. L’isolement est de mise et la menace constante de voisins se transformant en informateurs et d’amis en hommes de main est élevée. Mais samedi soir ça s’est terminé en beauté… Je ne suis pas convaincue que « Ça va bien aller », pas vraiment… Mais le week-end dernier : « Ça s’est bien passé en Tabarnak ». Autres moments mémorables de Pop Montréal 2020, on retrouve la prestation de Jonathan Personne. Découvrez notre critique d’équipe ici !