Le nouvel album de Franky Selector, sans soucis, n’a jamais été aussi bon
Soyons honnêtes : le disco est mort lors d’une nuit venteuse à Comiskey Park, à Chicago, en 1979. Dans le cadre d’une promotion des White Sox de Chicago, la « Disco Demolition Night » était en fait une émeute de blancs incités par l’animateur Steve Dahl à détruire la musique noire à travers un feu de joie explosif de disques.
Ce qui a commencé comme un drôle de concept de Rock vs Disco est devenu quelque chose de bien plus grand, et a inauguré le transfert de pouvoir dans la scène musicale populaire entre les enfants funky des clubs noirs et latinos et leurs homologues de la New Wave, plus réticents au soleil, qui n’avaient pas encore été conçus.
La vénération du DJ introduite à l’ère du disco n’a jamais disparu, mais la tempête parfaite de l’accès des enfants de banlieue aux drogues, des tensions raciales et de l’avènement d’une toute nouvelle MTV entièrement blanche a conduit à un « choc » culturel marqué par des cheveux fluo et des vestes cloutées ; percussions simples et dures, jeans skinny, patchs, bottes noires qui tapent, synthétiseurs et visuels Lo-Fi.
Bientôt, sans que personne ne le sache, des cendres du Disco allait naître la House et le mot « Rave » allait être sur toutes les lèvres, accompagné d’une dose d’acide ou d’extase… Mais c’est une autre histoire, car pour l’instant, nous nous intéressons à la tempête et à ce qu’elle a créé. Ce flash électrique dans la casserole où tout a atteint son paroxysme. Je crois que c’est dans ce climat d’abandon sauvage et de chevauchement que le Montréalais Franky Selector a choisi son groove.
Multi-instrumentiste/DJ de renom, Selector a pris des notes avec des grands noms comme Kool and the Gang et Ben Harper pendant des années lors de ses tournées à travers le monde pour peaufiner un son organique. C’est un retour bienvenu aux jours pré-numériques de l’instrumentation, un peu granuleux, un peu brut.
Franky est un fier Montréalais et un ambassadeur des traditions et des idiosyncrasies de notre scène locale, il vibre comme nous, avec son oreille dans la rue et une synthèse de sons et d’influences de partout ; qu’il s’agisse de toucher aux basses afro-cubaines ou aux aigus du jazz ou qu’il s’inspire de Miami ou de New York, sous tout cela, Montréal est toujours présent.
Alors que peut-on dire du 4e album autoproduit de Selector, le prochain Never Better qui sort le 16 octobre en cette année surréaliste de 2020 ? Pas grand-chose, car il parle de lui-même, et le peu qu’il dit, il le fait avec assurance. C’est un mélange minimaliste, purement musical, avec très peu de contenu lyrique.
Maintenant, en tant que passionné de karaoké, je suis fan des envolées vocales occasionnelles, mais ce n’est tout simplement pas le lieu pour ce genre de choses. C’est le domaine d’un DJ, et son set est serré, funky, orchestral groovy, organique et plutôt cool. Les sons semblent réels, tangibles, tactiles et soignés, et chaque morceau flotte rapidement sans trop d’embellissement.
Le morceau-titre Never Better ressemble à la progéniture d’un esprit des années 80 élevé au Soul Train et aux écoutes faciles pour adultes. Il est doux pour vos oreilles et constitue une excellente musique de fond si vous organisez une soirée discrète, toutes générations, tous genres confondus et essayez d’éviter toute controverse.
Cela ne fera peut-être pas bouger la fête, mais cela ne gênera pas non plus. Votre tante ne jettera pas son soutien-gorge et ne retirera pas ses talons en jurant qu’elle « n’a pas dansé comme ça depuis des lustres » avant de tomber à plat ventre après avoir tenté un mouvement de danse improvisé tout en riant comme une écolière, mais bon, qui veut ça ?
Le disco est peut-être mort à l’aube des années 80, mais Franky Selector a réglé tout ça, et vous pouvez l’entendre dans le mix, pour vous-même, le 16 octobre, en ligne, partout où la musique est vendue.
Pour ceux qui portent encore le flambeau des mix mélodiques influencés par la soul d’antan, Franky Selector porte fièrement la flamme.
Liens vers Franky Selector
Bandcamp : frankyselector.bandcamp.com
Réservations : indiemontreal.ca/frankysel-booking-fr
Facebook : @frankyselector
Instagram : @frankyselector
Twitter : @frankyselector
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