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Pop Montréal | Dieu est dans la maison! Nick Cave se produit dans une cathédrale

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Le clou de Pop Montréal fut « In Conversation » avec le légendaire Nick Cave : musicien, auteur, compositeur de musique de film lauréat d’un Grammy, scénariste et homme de la Renaissance. Le Prince Noir de la Pop s’est fait connaître grâce aux groupes punk The Boys Next Door et The Birthday Party. Il a formé Nick Cave and the Bad Seeds en 1983. Nick a connu le succès dans les palmarès grâce à ses duos meurtriers avec PJ Harvey et Kylie Minogue. Récemment, il est revenu à ses racines punk noise avec le glorieux chaos chaotique de Grinderman.
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Si vous ne connaissez pas son travail, imaginez siJohnny Cash et Leonard Cohen avaient un bébé. L’enfant a été élevé en Australie avec un régime régulier de John Milton, Baudelaire, Elvis, la Bible, des ballades meurtrières et de l’héroïne. Puis il a atteint l’âge adulte à l’ère du punk rock. Ses paroles résonnent d’une beauté poétique sombre. Le désir d’une âme torturée de se connecter est gracieusement tissé à travers des histoires sordides de meurtriers, de criminels et d’inadaptés. Il décrit son style musical comme de la « musique de bâtard triste ». Selon ses propres mots :

« L’écriture de chansons est une question de contrepoint. Mettre deux images disparates l’une à côté de l’autre et voir dans quel sens les étincelles volent. C’est comme laisser un petit enfant dans la même pièce qu’un psychopathe mongol ou quelque chose comme ça, et s’asseoir et voir ce qui se passe. Ensuite, vous envoyez un clown, disons, sur un tricycle, et encore une fois, vous attendez et vous regardez. Et si ça ne suffit pas, vous tirez sur le clown. »

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Photo de Kathy Sleman Photography

Le cadre du concert n’aurait pas pu être plus parfait : la magnifique cathédrale Saint-Jean-Baptiste de la rue Rachel. Il s’est produit en solo au piano et, entre les chansons, a répondu aux questions du public. Le tout sans modération ni censure. La tournée est née de son nouveau projet The Red Hand Files, un forum sur un site Web où les fans peuvent lui poser des questions. Il reçoit environ 60 questions par jour, soit plus de 30 000 lettres à ce jour. À ce jour, il a pris le temps de répondre à 64 d’entre elles.
He describes the project in the concert’s program as such:

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The Bad Seeds est une expérience de concert époustouflante. Avec son groupe, Nick joue rarement du piano plus de 30 secondes ici et là afin de pouvoir se concentrer sur le chant. Le public était fébrilement excité d’assister à une performance solo intime et épurée. Pour enfin avoir la chance de l’entendre chatouiller les ivoires, soutenu par l’acoustique d’une cathédrale exquise.

Il a commencé avec « The Ship Song » avant de répondre à quelques questions. L’une des premières questions posées concernait son lien avec Montréal. Il a décrit son enfance dans un petit village d’Australie, où il se sentait en colère et aliéné. À 14 ans, il a entendu « Song of Love and Hate » de Leonard Cohen et, soudain, ses émotions confuses ont commencé à prendre sens. Il ne se sentait plus seul. Dans un hommage émouvant, il a interprété une reprise de « Avalanche » à quelques pâtés de maisons de la maison de Leonard.

Plus tard, il a rendu hommage à Daniel Johnston, récemment décédé, avec une reprise a capella de « Devil Town ». Il a ensuite fait l’éloge de Rowland S Howard en interprétant « Shivers », extrait de leur premier groupe ensemble, The Boys Next Door.

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Nick Cave et Rowland S. Howard au début des années 1980

Nick Cave fans are nothing if not a tad obsessive with an urgent need to connect with him. They revealed their encyclopediac knowledge of his career, asking about his writing process, the meaning of certain songs and to confirm or deny tall tales that are told about him. « Was it true that you refuse to perform in Vancouver because someone once threw a shoe at you? ». He replied no, chuckling that in Glasgow he was pissed on from the balcony and yet he still performs there.

Ses réponses hilarantes nous ont donné le sentiment d’avoir eu le privilège d’avoir accès à ses pensées et anecdotes intimes. D’aller derrière le rideau et de rencontrer l’homme derrière la musique. Éminemment citable, il a livré ce joyau à propos de son compatriote rocker australien Michael Hutchence d’INXS :

« Nous étions à des années-lumière l’un de l’autre musicalement mais de grands amis. J’enviais son succès, il enviait ma crédibilité« 

Parfois, cela ressemblait à une séance de thérapie, où les fans le remerciaient abondamment pour la façon dont sa musique les a aidés à traverser des moments sombres et tourmentés. Ce qui m’a fait me demander exactement combien d’entre nous dans le public ont mené des vies brisées par une tragédie violente et horrible. Malheureusement, ces beaux moments partagés de catharsis ont parfois été interrompus lorsque les questions du public se sont manifestées de manière maladroite.

On lui a posé une question sur la mort tragique de son fils en disant « Où pensez-vous que votre fils est maintenant ?« . La question aurait pu être formulée de manière respectueuse : « Croyez-vous à l’au-delà ? », en lui laissant le choix de parler ou non de son chagrin personnel. Il ne faut pas oublier que cette icône qui semble plus grande que nature est toujours un homme avec des émotions humaines et un droit à la vie privée.

Il nous a raconté avec humour que lors de son troisième séjour en cure de désintoxication, il ne pouvait quitter l’établissement que pour aller à l’église. C’est là qu’il a écrit « Into My Arms » à propos de sa rupture avec PJ Harvey. On aurait pu entendre une mouche voler lorsqu’il a chanté cet appel poétique à l’aide à un Dieu interventionniste auquel il ne croit pas vraiment.

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Photo par Kathy Slamen Photography

Un moment de déprime s’est produit lorsqu’une femme a semblé essayer de créer un conflit de style télé-réalité, en racontant que son ancien compagnon de groupe Mick Harvey parlait de lui en mal. Inconsciente de l’humeur hostile du public, elle a continué à citer ses expériences personnelles avec son groupe. Elle a même eu le culot de poser une deuxième question qui s’est transformée en un acte d’auto-promotion éhonté pour sa propre carrière musicale.

À son crédit, Nick était la grâce, la classe et l’esprit incarnés. Répondant à chaque question avec chaleur, empathie, gravité et humour. Lorsqu’un homme a demandé sans réfléchir à être sérénadé avec « Joyeux anniversaire » et que la foule s’est hérissée, Nick nous a gentiment avertis qu’il fallait du courage pour poser une question. Nous devrions être gentils et ne pas juger. Puis il a plaisanté en disant qu’il allait jeter une chaussure sur le garçon qui fêtait son anniversaire.

L’ambiance s’est améliorée lorsqu’on lui a demandé son sens du style emblématique et ses costumes impeccablement coupés. Le fan a demandé « Quand tu écris des chansons à la maison, tu te prélasses en caleçon et en t-shirt ? ». En riant, il a répondu qu’il porte un costume tous les jours, qu’il se sent plus à l’aise habillé comme ça. Il nous a assuré qu’il n’avait écrit aucune de ses chansons sombres et poétiques en portant un short cargo !

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Photo par Anton Corbijn

Ce qui nous a conduit à une performance époustouflante de « The Mercy Seat », l’histoire frénétique d’un meurtrier dans le couloir de la mort qui brûle sur la chaise électrique. Il rumine sur la justice dans les derniers instants avant que son âme ne soit enfin libérée de ses chaînes. Il se rend compte que malgré ses protestations, il n’est pas innocent. Nick a mentionné que l’un des moments dont il était le plus fier dans sa carrière était l’enregistrement par Johnny Cash d’une version reprise de cet hymne. Du point de vue des paroles, c’est l’une des plus belles œuvres de Cave :
« Into the mercy seat I climb
My head is shaved, my head is wired
And like a moth that tries
To enter the bright eye
I go shuffling out of life
Just to hide in death awhile
And anyway I never lied.

Ma main meurtrière s’appelle M.A.L.
Porte une alliance qui est B.E.I.D.
C’est une chaîne de longue souffrance
Enserre tout ce sang rebelle.

Et le trône de la miséricorde m’attend
Et je crois que ma tête brûle
Et d’une certaine manière, j’aspire
À en finir avec toute cette mesure de la vérité.
Œil pour œil
Et dent pour dent
Et de toute façon, j’ai dit la vérité
Et je n’ai pas peur de mourir. »

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Photo par Kathy Sleman Photography

Lorsqu’il a annoncé sa dernière tournée de chansons, nous avons eu droit à mes moments préférés du concert. Le public a crié à haute voix « God is in the House ». Étant donné notre environnement dans cette magnifique cathédrale, c’était le choix parfait. Il a fait référence à ses précédents récits sur la réadaptation, en livrant une autre de ses brillantes paroles :

« Des petits thérapeutes bien intentionnés.
Des douze pas de l’oie qui font du pas
Tétotalitaires
« 

Plus tôt dans l’émission, on lui a demandé s’il était un artiste de la transgression ou un artiste de la mémoire. Il a réfléchi à la question et a répondu qu’il était les deux, mais aussi un artiste du désir. Il nous a promis qu’en tant qu’artiste transgressif, il ne pourrait pas résister à la tentation d’interpréter le cru et offensant « Stagger Lee » sur une terre sainte.

Fidèle à sa parole, pour la dernière chanson de la soirée, il a fait exploser la maison avec sa refonte de cette ballade meurtrière sur un sombre jour de Noël à Saint-Louis en 1895 qui a dégénéré en meurtre et viol. Nick Cave a la capacité unique de transformer des sujets sombres en une expérience partagée joyeuse. Nous nous sommes sentis comme de petits pêcheurs extatiques, dansant joyeusement au son de la musique du joueur de flûte tandis que la Mort tourbillonnait autour de nous…

Liste des morceaux :

The Ship Song,
The Weeping Song
Avalanche (Leonard Cohen)
Dans mes bras
Jubilee Street
Papa ne te quittera pas Henry
La ville du diable (Daniel Johnston)
Le siège de la miséricorde
Le palais de Montezuma (Grinderman)
La jeune fille dans l’ambre
Frissons (Les garçons d’à côté)
Ô enfants
Dieu est dans la maison
Où est le terrain de jeu Susie (Glen Campbell)
Stagger Lee

Merci à Pop Montréal d’avoir organisé ce concert. Étant donné que le spectacle s’est vendu en une heure il y a plus d’un an, je tiens à remercier sincèrement Dan Webster et Evenko pour m’avoir gracieusement fourni un billet !

Apprenez-en plus sur comment Pop Montréal a commencé par l’un de ses fondateurs.

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